Un aperçu des couvertures des livres de musique de Marcel Legay : Les livres de musique de Marcel Legay
Liste chronologique des livres et publications de Marcel Legay
Pour certains ouvrages, j’ai repris les analyses qu’en a fait Mary Ellen Poole, en 1994, dans son mémoire de thèse intitulé « Chansonnier and Chanson in Parisian Cabarets Artistiques, 1881-1914 ».
Chansons de Jean-Baptiste Clément
Jean-Baptiste Clément, musique de Marcel Legay, Darcier, Renard, etc.
Imprimerie Georges Robert et Cie, 1885.
Ce livre contient le texte de la célébrissime chanson Le temps des cerises qui, par la suite, sera mise en musique par Antoine Renard. Il contient également les textes de treize chansons mises en musique par Marcel Legay et publiées par M. Bassereau. Parmi elles, on trouve trois grands succès de Marcel Legay : Les Traîne-Misère [interprété par : Denis Cacheux (1999), Docteur Schulz (199?)], Les Volontaires [Adrienne Chaumont (1970)] et La Chanson du Semeur [Weber (19??), Pierre Surgères (1930)]. Ces trois chansons ont été écrites entre 1874 et 1876 par J-B. Clément, lors de son exil à Londres, et mis en musique par Marcel Legay quelques années après.
Toute la Gamme (Quinze Compositions Illustrées et Lettres autographes) Toute la Gamme
Divers auteurs, musique de Marcel Legay
Brandus et Cie, Paris, 1886.
Ce livre-album grand format (27,5 x 38 cm) est une véritable œuvre d’art, rare sur le marché actuel. Les auteurs des textes sont des poètes contemporains de Marcel Legay : Paul Arène, Théodore de Banville, Charles Chincholle, Jean-Baptiste Clément, François Coppée, Alphonse Daudet, Charles Frémine, Emile Goudeau, Clovis Hugues, Paul Marrot, Charles Monselet, René Ponsart, Gérault Richard et Jean Richepin. Les dessins sont de Willette, H.-C. Delpy, Heidbrinck, Paul Léonnec, Paul Merwart, P. Quinsac, Henry Somm, Steinlen et Uzès.
Dans son mémoire de thèse, Mary Ellen Poole précise : « Le concept d’album est un véritable « phénomène » dans le monde de l’édition des années 80 et 90. Son attrait est tout à la fois visuel, musical et littéraire. C’est une sorte de livre de chansons de salon, relativement cher, luxueusement conçu et illustré, qui vise manifestement à devenir objet de collection. Le 25 décembre 1886, le journal du Chat Noir annonce la publication imminente de Toute la Gamme : « un ravissant album de mélodies délicieusement brodées sur les jolis vers de Richepin, Sylvestre ( ?), de Banville, etc. Jamais le sympathique compositeur n’a été mieux inspiré. C’est d’un art personnel, délicat, attendri qui accuse chez le maestro une variété et une puissance d’inspiration rares à notre époque de creuses symphonies et d’exotiques fanfares. De superbes dessins, signés Somm, Steinlen, Quinsac, Delpy, Rivière, Heidbrinck, ajoutent à l’attrait de cette exquise publication » ».
Les Rondes du Valet de Carreau Les Rondes du Valet de Carreau
Texte de George Auriol, musique de Marcel Legay, préface de François Coppée et illustrations de Steinlen.
Brandus, C. Marpon et Flammarion, Paris, 1887.
Comme le suggère son titre, ce livre est avant tout destiné aux enfants. Il est superbement illustré par dix planches couleur de Steinlen. Voici ce qu’en dit Mary Ellen Poole dans son mémoire de thèse : « Pour Marcel Legay, les jours de l’auto-publication et de la chanson de rue étaient terminés. Son second album, Rondes du Valet de Carreau (1887), fut plus homogène. Ce fastueux ensemble de chansons ciblait plutôt le public des enfants avec ses aquarelles de facture quasi-médiévale, la qualité chimérique de sa poésie à la musique limpide. George Auriol en était le poète unique et Steinlen en dessina les planches couleur ». Et elle cite cette anecdote : « Les parents du jeune Maurice Ravel en achetèrent une copie ; Marcel Legay y mit son autographe et ce trésor resta en possession du jeune compositeur jusqu’à sa mort avant de finir dans la collection de la Bibliothèque Nationale ». Du fait des illustrations de Steinlen, ce livre est devenu très rare sur le marché.
Prose en Musique (Audition unique) Prose en Musique
Divers auteurs, musique de Marcel Legay
Imprimerie Pairault, Paris, 1889.
Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un livre mais plutôt d’un fascicule qui contient le programme de cette audition unique avec une préface de Marcel Legay. Dans cette préface l’auteur explique : « La musique, c’est de la déclamation chantée, quand elle s’envole côte à côte avec le vers. Mais si elle est dans tout, elle doit être aussi forcément dans la prose ; et c’est ce que j’ai essayé de démontrer en composant les mélodies que je livre aujourd’hui au public ».
Les auteurs choisis par Marcel Legay sont : Jean Richepin, Charles Frémine, François Coppée, Clovis Hugues, Paul Marrot, Alphonse Daudet, Charles Monselet, Paul Arène et Emile Goudeau (déjà présents dans l’album « Toute la Gamme ») auxquels viennent s’ajouter Louise Michel, Juliette Adam, Emile Zola, Ernest Renan, Frédéric Mistral, Ignotus et Guy de Maupassant. Les interprètes de cette audition unique sont sociétaires de l’Opéra (L. Mélchissédec, Vergnet et Melle Janvier) ou de l’Opéra-Comique (Fournets).
Dans son mémoire de thèse, Mary Ellen Poole écrit : « En juin 1889, Legay invita un public restreint de critiques, d’artistes et d’intellectuels à être témoins d’une expérience, « Prose en Musique », qui se révélera d’ailleurs être la seule de ce type. Léon de Bercy trouva ce programme – qui comportait des proses de Richepin, Coppée, Zola, etc., interprétées par divers chanteurs de l’Opéra et de l’Opéra-Comique – si remarquable qu’il le reproduisit intégralement dans son ouvrage de 1902 sur les chansonniers de Montmartre. Il rapporte que les critiques furent encourageantes bien que le compositeur restât fermement opposé à l’organisation d’une seconde représentation. A l’inverse, Michel Herbert, reproduisant la réaction des collègues de Legay, écrit : « On railla cette innovation, mais Marcel Legay riposta qu’à tout prendre la musique s’accordait mieux avec de la bonne prose qu’avec de mauvais vers ». Herbert fait sûrement là allusion à ceux de ces compositeurs mécontents qui répugnèrent à créditer Legay de l’originalité de cette idée. Cependant, aussi éphémère et unique qu’elle ait été, l’expérience de Prose en musique a su prendre une place de choix dans la plupart des études biographiques réalisées sur Marcel Legay, depuis l’essai de Léon Durocher, les hommes d’aujourd’hui, dans les années 1880 jusqu’à l’étude, La chanson à Montmartre, de Michel Herbert en 1967. Bien que, par la suite, seul un extrait de Prose en Musique ait pu donner lieu à d’autres représentations – à savoir la mise en musique mélodramatique de la « Mort de Jésus », d’Ernest Renan – le cycle, dans son ensemble, a permis d’asseoir la double réputation de Legay à la fois dans le monde de l’art et dans celui de la musique populaire ».
La Muse verte, fantaisie lyrique en 6 tableaux
Texte de Léon Durocher, musique de Marcel Legay, illustrations de Steinlen
Imprimerie Lambert et Cie, Paris, 1893.
Le seul élément disponible sur cette fantaisie vient de la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Il s’agit d’un livret en six tableaux écrits par Léon Durocher (L’absinthe, les bleuets, les roses, l’or, la faim, le clairon) et illustrés par des dessins de Steinlen représentant Marcel Legay « en situation ». Le fascicule de la BNF ne donne pas les partitions de la musique de Legay. La Muse verte, titre de la fantaisie, était l’un des noms donnés à l’absinthe.
Voici ce qu’en dit Mary Ellen Poole dans son mémoire de thèse : « D’autres expériences, plus tardives, valent aussi la peine d’être mentionnées : en 1893, avec une certaine « Mlle Lovely » comme partenaire muet, Marcel Legay s’essaya à un autre genre avec La Muse Verte – une fantaisie lyrique en six tableaux, sur un poème de Léon Durocher, que lui et Jules Jouy présentèrent au Concert des Décadents».
Chansons Cruelles, Chansons Douces
Texte d’André Barde, musique de Marcel Legay, préface de Jean Richepin
Paul Ollendorff, Paris, 1895.
Marcel Legay montre son éclectisme et sa grande faculté d’adaptation en mettant en musique non seulement des poésies pour enfants comme pour « Les Rondes de Valet de Carreau », mais aussi les poèmes sombres d’un jeune auteur de l’époque, André Barde. Plusieurs de ces chansons cruelles connaîtront dès leur création une certaine notoriété, et ce, jusqu’à nos jours comme par exemple Le bouclier en peau de femme [interprétée par Caroline Cler (1964) et Hélène Coulon (1996)], Vampirisme [interprétée par Christian Borel (1964) et Hélène Coulon (1996)]. Mais c’est surtout La chanson de fou, qui mérite une attention particulière : interprétée de façon « sublimement atroce » par la grande Damia (1933) puis par Michèle Galino (2008) elle a été reprise récemment, et avec talent, par le duo Violaine Schwartz et Hélène Labarrière (2011).
Nouvelles chansons (joies – rêves – regrets)
Texte de Maurice Boukay, musique de Marcel Legay (et d’autres compositeurs)
Ernest Flammarion, Paris, 1895.
Le livre contient trois chansons mises en musique par Marcel Legay : Désemparée, Envoûtement et Tu t’en iras les pieds devant.
Chansons rouges
Maurice Boukay, musique de Marcel Legay, illustrations de Steinlen
Flammarion, 1896.
La collaboration entre Marcel Legay et le poète chansonnier Maurice Boukay (à la ville, le député Charles Maurice Couyba) a été très féconde puisque celle-ci a débouché sur plusieurs livres. L’ouvrage « chansons Rouges » est le livre de chansons de Marcel Legay qui a été (et est encore) le plus diffusé. On peut aisément l’acquérir dans certaines librairies ou sur la toile. Il contient de nombreuses chansons que Marcel Legay a interprétées avec succès dans divers cabarets et galas de bienfaisance. Parmi elles [avec entre crochets, leurs interprètes] : La Chanson du Rémouleur [Hélène Delavault (1988)], La Chanson de l’aiguille [Chantal Grimm (200 ?)], La Citée Rouge [Anne Cuvelier (1999)], Le Moulin Rouge [Claude Sylvain (1974)], Les Ventres [Jean-Roger Caussimon (1974), Denis Cacheux (1999)], Les Pissenlits [Jean-Roger Caussimon (1974), Hélène Delavault (1998)], Tu t’en iras les pieds devant [Jean-Roger Caussimon (1974), Georges Brassens (197 ?)], La Femme Libre [Jean-Roger Caussimon (1974) et Chantal Grimm (2000)], Le Soleil Rouge [E. Combes (1910) et Boris Nape (197?)].
Chansons de cœur
Texte d’Emile Antoine, musique de Marcel Legay, couverture de Steinlen, préface d’André Theuriet
Paul Ollendorff, Paris, 1896.
Encore une collaboration avec un jeune poète, Emile Antoine, pour les poésies agrestes duquel il a su trouver, selon Theuriet « des mélodies tantôt caressantes et tantôt passionnées, d’une saveur et d’un sentiment exquis ».
Chansons fragiles (mises en musique par Marcel Legay)
Paul Romilly, musique de Marcel Legay, préface de Francisque Sarcey
Ernest Flammarion, Paris, 1898.
Les ritournelles de Marcel Legay
Poésies de Claude Moselle, musique de Marcel Legay
A. Messein, successeur, 1900.
Parmi les belles poésies de Claude Moselle que Marcel Legay a su mettre en musique avec beaucoup de justesse et de finesse se trouve une de ses plus belles chansons Sans rien dire. Cette chanson a connu son heure de gloire dans tous les cabarets artistiques de Montmartre et du Quartier Latin où Legay s’est produit à partir de ce début de XXe siècle. Par la suite, elle a été enregistrée de nombreuses fois : Weber (192?), Louis Lynel (1947), Jean Lumière (1952), Cora Vaucaire (1955), Catherine Maisse (1958), Sonia Nerval (1961), Aimé Doniat (1961), Georgette Plana (1970), François Béranger (1974), Lisa Louize (2011).
Les Chansons du peuple
Texte de Maurice Boukay, musique de Marcel Legay
Enoch, Paris, à partir de 1905.
Publication, étalée irrégulièrement dans le temps, de 36 chansons (poésie de Maurice Boukay, musique de Marcel Legay) sous forme de 6 séries de 6 chansons. Chacune de ces chansons fait l’objet d’un fascicule grand format (27×35 cm) de 4 pages pouvant contenir un intercalaire. Généralement la couverture comporte une illustration et l’intérieur donne la partition piano/chant.
Parmi ces trente chansons, douze seront reprises, en 1913, dans le livre « Les chansons des mois pour la jeunesse »
Chansons à la façon d’Epinal
Texte de Louis Tournayre, musique de Marcel Legay
Armand Colin, 1913.
Un livre de chansons pour les enfants avec des rondes et des chansons « à la façon d’Epinal ».
Il contient notamment une chanson, Le sol français, dédié à son neveu Guy Berthet (mon oncle) : « A Guy Berthet en souvenir de Mystico, mon bon chien (M. L.) »
La Chanson des mois pour la jeunesse
Maurice Boukay, musique de Marcel Legay, Illustrations par les grands Maîtres
Larousse, Paris, 1913.
Dans son avant-propos, Léon Riotor note : « Le recueil réunit les douze chansons des Mois composées spécialement par le poète Maurice Boukay et mises en musique par Marcel Legay. Le poète a repris, pour désigner les mois, les noms harmonieux et sonores dont les avait parés un autre poète, Fabre d’Eglantine, l’auteur du Calendrier républicain de 1792 ».
Chansons publiées sous forme de partitions et/ou de petits-formats
Nombre de chansons de Marcel Legay ont fait l’objet de publications séparées sous forme de partitions ou de petits-formats. Avant l’avènement du disque (et de son ancêtre, le cylindre) c’était la méthode de diffusion populaire privilégiée des chanteurs à succès. Au début de sa carrière, pendant plusieurs années, Marcel Legay a chanté ses chansons dans les rues en vendant directement ses petit-formats au public des ouvriers et cousettes qui se pressait autour de lui. Par la suite, il a chanté dans les cafés-concerts, les cabarets et les galas de bienfaisance et ses chansons se diffusaient toujours par cette même voie.
Parmi ces chansons publiées sous forme de partition certaines ont connu un fort succès au cours de la carrière de Legay, et même après sa disparition avec l’avènement des enregistrements sonores. Citons par exemple :
Et voilà pourquoi Madeleine [ou L’école buissonnière] (Léon Durocher, Marcel Legay), 1892, interprétée par : François Béranger (1974), Jacques Douai (1998).
Le bleu des bleuets (Edmond Haraucourt et Marcel Legay), 1892, interprétée par : Blanche Féline (1935), André Pasdoc (1939), Yvonne Darle (1950), Mathé Altéry (1957), Jean Lumière (1958), Anne Sandrine (1960), Colette Renard (1961), Jacques Lantier (1978), Georges Brassens (1980).
Ecoute, ô mon cœur (Marcel Legay), 1904, interprétée par : Louis Lynel (19 ??), Le cercle choral des XXX (1955), Jean Lumière (1962), Jacques Douai (1963), Les petits chanteurs d’Estaimpuis (197 ?), Luc le Chansonnier (20 ??), et nombre de chorales populaires régionales.
Va danser (Gaston Couté, Marcel Legay), 1905, interprétée par : Louis Lynel (1930), René Ruquet (1934)René Hérent (1934), Edith Piaf (1936), Colette Betty (1940), Yvonne Darle (1950), Patachou (1950), Claude Rehaut (1957), René-Louis Lafforgue (1959), Marcel Amont (1962), Jacques Douai (1963), Monique Morelli (1963), Cora Vaucaire (1972), Jacques Lantier (1978), Sonia Malkine (1994), Sylvie Berger (1999), Jean Foulon (2002).